La dĂ©centralisation et lâutilisation de la blockchain pour rĂ©soudre les problĂšmes du monde rĂ©el permettront dâoffrir un nouvel avenir au continent
28 Avril, 2021 Charles Hoskinson 7 min de lecture
Hier, dans le cadre de la présentation cardanoafrica, nous avons exposé notre vision audacieuse pour le continent - et comment nous la concrétisons. Voici comment nous avons introduit cet événement trÚs spécial
Jâai créé Input Output en fĂ©vrier 2015 avec un rĂȘve - celui dâoffrir une identitĂ© Ă©conomique aux milliards de personnes dans le monde qui nâont aucun contrĂŽle sur leur propre vie.
La rĂ©alitĂ© est que les gens vivent dans deux configurations diffĂ©rentes ; une pour les pays dĂ©veloppĂ©s et une pour les pays en dĂ©veloppement. Pour la plupart des gens comme moi dans le monde dĂ©veloppĂ©, il y a beaucoup de choses que nous prenons pour acquises. Le fait est quâil est facile pour nous dâavoir une identitĂ©, des passeports, des permis de conduire. Il est facile pour nous de voyager. Il est facile pour nous de prouver notre solvabilitĂ© et dâobtenir des titres de compĂ©tences. Il est facile pour nous dâemprunter de lâargent, de souscrire une assurance et de traiter les paiements. Par exemple, si quelquâun vous rend un service, vous pouvez lui envoyer quelque chose en quelques secondes en utilisant une application bancaire ou un service de paiement mobile tel que Venmo. Vous pouvez lui envoyer une transaction PayPal. Nous considĂ©rons cela comme acquis et, pour la plupart, cela fait partie de notre vie quotidienne.
Mais lorsque vous vivez dans le monde en dĂ©veloppement, les choses sont trĂšs diffĂ©rentes. Il est trĂšs difficile de se mondialiser. Il est difficile de prouver que lâon produit quelque chose dans le cadre du commerce Ă©quitable ou dâune maniĂšre durable. Il est difficile pour les gens de recevoir de lâargent et dâen envoyer. Les opĂ©rations dâenvoi dâargent sont assorties de frais sâĂ©levant Ă 8 % Ă 15 % de la valeur du transfert. Lorsquâune personne souhaite emprunter de lâargent, si tant est que cela soit possible, les transactions de microfinancement peuvent ĂȘtre assorties de taux dâintĂ©rĂȘt pouvant atteindre 85 %, selon la Banque mondiale.
La raison de ces frais Ă©levĂ©s nâest pas lâavarice, le racisme ou un quelconque mal dans lâordre mondial. Il sâagit plutĂŽt dâune question de systĂšmes. Certains pays bĂ©nĂ©ficient dâune infrastructure financiĂšre supĂ©rieure Ă celle dâautres systĂšmes. Le problĂšme est que les systĂšmes hĂ©ritĂ©s que nous avons sont fondamentalement incompatibles avec une mondialisation totale, sans admettre une centralisation totale derriĂšre une norme, comme la maniĂšre amĂ©ricaine ou la maniĂšre chinoise.
Le monde peut aller au-delĂ de cela. Nous sommes au XXIe siĂšcle, un siĂšcle avec lâiPhone, un siĂšcle avec internet et le World Wide Web, un siĂšcle oĂč les informations peuvent circuler presque instantanĂ©ment. Par consĂ©quent, nous avons la possibilitĂ© de crĂ©er une meilleure façon de gouverner. Nous nâavons plus besoin dâentitĂ©s centrales. Nous nâavons plus besoin de gouvernements centraux. Tout comme internet, les choses qui traitent nos paiements, Ă©tablissent nos relations contractuelles, ancrent notre identitĂ©, prouvent notre propriĂ©tĂ© et permettent aux rouages du commerce de fonctionner, peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es par la mĂȘme technologie dĂ©centralisĂ©e qui a permis des innovations telles que Bitcoin, Ethereum et Cardano.
Nous avons commencĂ© Input Output en nous basant sur des principes. Nous avons commencĂ© par la science. Nous avons construit des laboratoires de recherche dans le monde entier, embauchĂ© des dizaines de docteurs et nous avons depuis Ă©crit plus dâune centaine dâarticles, dont beaucoup ont Ă©tĂ© testĂ©s dans le merveilleux creuset de lâexamen par les pairs universitaires. Citation aprĂšs citation, confĂ©rence aprĂšs confĂ©rence, revue aprĂšs revue, nous avons construit un corpus de connaissances scientifiques qui nous a permis de comprendre comment construire des systĂšmes qui peuvent sâadapter non seulement Ă des millions, mais Ă des milliards dâutilisateurs. Ces systĂšmes peuvent prĂ©server une vĂ©ritĂ© fondamentale, Ă savoir que nous sommes tous Ă©gaux et que nous mĂ©ritons tous dâavoir accĂšs aux mĂȘmes marchĂ©s.
Que vous soyez un milliardaire de la technologie ou un berger du SĂ©nĂ©gal, vous devriez recevoir un mĂȘme traitement et une considĂ©ration Ă©gale. Vous devriez bĂ©nĂ©ficier dâun accĂšs Ă©gal aux marchĂ©s et le mĂ©rite devrait ĂȘtre le facteur de diffĂ©renciation, pas la gĂ©ographie ou la gĂ©nĂ©tique.
Nous avons construit de grands protocoles comme Cardano. Il ne sâagit plus seulement de promesses, il est maintenant question de livraison.
Pendant quatre ans, nos collaborateurs ont vĂ©cu en Ăthiopie et ont voyagĂ© Ă travers lâAfrique, au Rwanda, en Ouganda, en Tanzanie, au Nigeria, au Kenya et en Afrique du Sud. Peu importe oĂč les vents les emmenaient, les promesses, les engagements et les rĂȘves Ă©taient les mĂȘmes. Nous voulions rĂ©pandre notre vision de changer la façon dont le monde fonctionne en repoussant le pouvoir Ă la pĂ©riphĂ©rie et en permettant aux gens dâĂȘtre leur propre banque, en leur permettant dâavoir leur propre identitĂ©.
Le premier fruit de notre travail est lâaccord conclu avec le ministĂšre Ă©thiopien de lâĂ©ducation. Il concernera cinq millions dâĂ©tudiants utilisant la technologie Atala Prism intĂ©grĂ©e Ă la blockchain Cardano. Chacun de ces Ă©tudiants aura une identitĂ© numĂ©rique - un DID. Ce DID contient des informations - des mĂ©tadonnĂ©es - qui les accompagneront tout au long de leur vie universitaire et les suivront dans le monde Ă©conomique. Lorsque ces millions dâĂ©tudiants obtiendront leur diplĂŽme, lorsquâils entreront dans lâĂ©conomie, cette infrastructure pourra ĂȘtre utilisĂ©e pour lâachat de biens, les paiements, le vote et toutes les autres questions de leur vie Ă©conomique.
Ce qui est beau dans cet accord, câest quâil est extensible. Nos prioritĂ©s et nos objectifs sont alignĂ©s sur la vision, les prioritĂ©s et les objectifs du gouvernement Ă©thiopien. LâannĂ©e derniĂšre, le gouvernement a dĂ©fini sa stratĂ©gie nationale de transformation numĂ©rique - Ăthiopie 2025. Il sâagit dâune vision audacieuse visant Ă numĂ©riser le pays, comprenant un systĂšme dâidentitĂ© nationale. Nous sommes convaincus que le travail que nous avons accompli ici avec Prism et Cardano pour ces cinq millions dâĂ©tudiants deviendra inĂ©vitablement une source dâinspiration, et peut-ĂȘtre le systĂšme, pour 107 millions dâĂthiopiens, leur permettant pour la premiĂšre fois de se mondialiser sur un pied dâĂ©galitĂ© avec les Ătats-Unis, lâUnion europĂ©enne, la Chine et dâautres Ă©conomies puissantes.
En outre, ce systĂšme a le potentiel dâaller bien au-delĂ de lâidentitĂ©. Nous pensons quâil peut aider les gens Ă trouver un emploi, car il peut vĂ©rifier leurs rĂ©fĂ©rences et les aider Ă prouver leurs compĂ©tences. Le systĂšme peut ĂȘtre utilisĂ© pour toute une sĂ©rie dâactivitĂ©s, Ă©tablissant les gens comme des acteurs crĂ©dibles qui ont gagnĂ© le droit dâavoir un emploi.
Ce nâest que lâĂthiopie. Nous avons Ă©galement des partenaires en Tanzanie, World Mobile, et des partenaires sur tout le continent. Chacun dâentre eux a des espoirs et des rĂȘves sur la façon dâappliquer cette technologie. La magie de Cardano est que, comme Bitcoin, il est sans permission. Il nâest pas nĂ©cessaire dâenregistrer ou dâobtenir une licence. Il nâest pas nĂ©cessaire de demander Ă quelquâun le droit de lâutiliser. Il sâagit plutĂŽt dâune plateforme ouverte.
Et si ces projets ont Ă©tĂ© menĂ©s par Input Output Global et nos partenaires, ils servent dâinspiration Ă dâinnombrables entrepreneurs en Afrique. Ils peuvent rĂ©aliser leurs rĂȘves, leurs entreprises. Quâil sâagisse dâun Uber dĂ©centralisĂ©, de la titrisation dâune petite entreprise ou dâune nouvelle façon de reprĂ©senter les ressources dans les Ă©changes et le commerce, le rĂ©sultat serait un Ă©lĂ©ment dâinfrastructure accessible Ă tous, ouvert Ă tous sur le continent, pour aider les autres Ă rĂ©aliser leurs rĂȘves.
Notre industrie a créé beaucoup dâinnovations vraiment intĂ©ressantes. NFTs, DeFi, security token offerings, et ICOs, et la plupart de ces choses ont Ă©tĂ© basĂ©es sur les promesses dâun nouveau monde. Je pense quâau cours des cinq prochaines annĂ©es, lorsque cette technologie se dĂ©ploiera dans toute lâAfrique et dans de nombreuses autres rĂ©gions du monde, comme lâAsie du Sud-Est, lâAsie centrale et lâEurope de lâEst, ces promesses pourront ĂȘtre transformĂ©es en nouveaux modĂšles commerciaux.
Des milliers dâinnovations sont possibles avec lâinfrastructure blockchain. Que vous lâutilisiez pour voter, pour trouver le capital dont vous avez besoin en tant quâentrepreneur pour prospĂ©rer, pour prendre soin de ceux que vous aimez, ou pour la planification successorale afin que vos dĂ©sirs et vos croyances puissent transcender mĂȘme votre propre mort. Toutes ces choses sont possibles grĂące Ă la technologie que nous avons construite, Ă©laborĂ©e Ă lâaide de mĂ©thodes formelles et de langages de programmation avancĂ©s comme Haskell, et validĂ©e par une Ă©valuation par les pairs.
Le chemin parcouru a Ă©tĂ© difficile, et il nâa Ă©tĂ© possible quâavec lâaide de milliers de personnes. CĂ©lĂ©brons-les aussi, alors que nous marquons cette premiĂšre Ă©tape dans la rĂ©alisation du rĂȘve de donner aux Africains le contrĂŽle de leur propre vie.
Pour en savoir plus sur notre travail sur le continent, visitez notre nouveau site Cardano Africa.
article original: https://iohk.io/en/blog/posts/2021/04/28/decentralized-identity-on-the-blockchain-is-the-key-to-iohks-vision-for-africa/